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Workshop autour des marionnettes plates à ombre portée et du conte sous forme courte

mené au Centre Socio-Culturel de Port Boyer du 13 au 27 janvier 2017 (10 heures)

dans le cadre de l'action culturelle de la Bouche d'Air, scène Chanson de Nantes

avec Ana Igluka (auteure, vocaliste et marionnettiste) et Luz Cartagena (créatrice scénographe)

vendredi 13 janvier 2017 à la sortie de l'école maternelle une représentation du spectacle Madame Musaraigne est organisée autour d'un gouter. Une soixantaine de personnes sont présentes, essentiellement des jeunes enfants de quelques mois à 12 ans accompagnés de leurs mamans, un ou deux papas... À l'issue du spectacle, 2 mamans s'inscrivent :

  • l'une est maman d'une petite fille, en activité professionnelle, ses horaires de travail lui permettent de se rendre disponible sur les horaires indiqués. Elle a un engagement associatif dans le quartier, avec l'amicale laïque et a déjà découvert d'autres propositions de l'équipe artistique qui lui ont plu.

  • l'autre est une jeune maman de 3 enfants, les horaires indiqués semblent lui convenir. Vivement intéressée, elle est charmée par l'idée de créer un spectacle pour ses enfants. C'est une jeune femme qui s'engage déjà dans les activités du CSC et de l'école. Elle ne connait pas les propositions de l'équipe artistique, mais se montre très curieuse.

 

du 16 au 18 janvier 2017 l'équipe du Centre Socio-Culturel prend contact avec d'autres parents susceptibles de raccrocher le projet. Ainsi, 2 nouvelles personnes s'inscrivent : une femme d'origine étrangère arrivée en France depuis quelques mois et maitrisant encore peu le français, connaissant peu le quartier, et une jeune maman (pour la deuxième fois), très accaparée par son nourrisson et qui souhaite rejoindre le projet accompagnée de son bébé.

L'équipe artistique pouvait accueillir 8 participants, mais les horaires (14h – 16h) et l'intensité de l'investissement que demande le calendrier, ne conviennent pas à d'avantage de monde.

Au final, les 4 participantes se montreront assidues, jonglant avec leurs emplois du temps professionnel et familial respectifs, pour s'investir ensemble avec beaucoup d'enthousiasme, de simplicité et de joie. La moyenne d'âge est assez serrée entre 30 et 45 ans, pour ces femmes qui ont beaucoup de points communs qu'elles ignorent encore au démarrage du projet : migrations, bifurcations de la vie, engagement associatif...

 

Jeudi 19 janvier 2017 la première séance, autour de l'écriture rassemble seulement 2 personnes et les 2 artistes intervenantes. Rapidement des formes contées apparaissent : l'une en langue arabe assez longue, une autre très courte en français, une troisième en espagnol se dessine. Le soir même, Ana ajoute 2 histoires au programme.

 

Vendredi 20 janvier 2017, 2 nouvelles participantes se joignent au groupe. Les mamans arrivent à des horaires décalés jonglant avec leurs agendas personnels. Nous lisons les histoires, en sélectionnons 4 et identifions les personnages principaux, les décors, et comment les éléments d'une histoire peuvent se retrouver dans l'histoire suivante. Chaque participante prend part activement à cette construction, avec cette idée qui s'impose : le spectacle qui se créé ici leur appartient et est un cadeau qu'elles font à leurs enfants.

 

Lundi 23 janvier 2017 : 2 participantes seulement avec des horaires compliqués, le petit bébé qui nous accompagne à l'air d'avoir besoin de sa maman exclusivement, qui en conséquence est exclue des activités. Les 2 artistes ont bien avancé les décors et assemblages pendant le week end, mais la fabrication est encore inachevée. La fabrication de décor et marionnette donne déjà une image assez enthousiasmante de ce pourrait donner le spectacle final. Cette vision est encourageante pour les participantes. Mais tout le monde réalise que le temps est compté, le doute s'installe : serons-nous prêtes pour vendredi ?

 

Mardi 24 janvier 2017 : présence de 3 participantes et d'une visiteuse. Travail d'échauffement corporel et d'interprétation, de manipulation. La participante locutrice en langue arabe étant absente, le travail sur ce conte principal dans notre spectacle se fait en français, ce qui n'est pas très confortable pour les manipulatrices... Un autre conte est travaillé en détail, et un troisième dans les grandes lignes. Des propositions de traduction en espagnol et en anglais des différents textes fusent, le spectacle affirme sa tournure multilingue.

 

Vendredi 27 janvier 2017 : présence des 4 participantes. Répétition de 2 heures avant de jouer : prises par le temps, nous ne parvenons à travailler que le premier conte (celui en langue arabe, le plus complexe à mettre en place) et la répétition est déjà achevée ! Il est temps pour les mamans de filer chercher leurs petits à l'école !... Les artistes intervenantes préparent la représentation, assez stressées par le fait qu'une bonne partie du spectacle sera totalement improvisé ! Finalement 30 minutes avant l'heure de la représentation, les 4 mamans souhaitent reprendre la répétition et l'ensemble est vu rapidement, en simplification et dans l'essentiel. Les artistes intervenantes sont soufflées de constater le calme des 4 participantes, qui ne semblent pas du tout inquiétées par la perspective d'improvisation.

La représentation publique enchaine devant les petits, tout étonnés de voir leur maman conter et manipuler, vivement intrigués par les mystérieuses ombres et les castelets solennels. Grace à une bande son préparée la veille, les transitions et temps morts sont occupés et ne font pas tomber le rythme.

Les participantes peuvent ainsi enchainer les contes et gérer leurs manipulations, confortablement semble-t-il. Aucune n'apparait stressée, seul leur enthousiasme transparait ! C'est étonnant pour les artistes intervenantes, qui du coup, se rassérène et prennent exemple !

 

La représentation se déroule, trop vite comme toujours, la fin arrive et nos petits spectateurs sont très satisfaits de ce qu'ils ont vu et entendu. Le public est très impressionné d'apprendre que tout ce travail est le fruit de 10heures de bouillon d'idée et de co-fabrication.

Les mamans doivent être bien fières de leur cadeau, les petits se ruent derrière les castelets pour triturer les marionnettes, abandonnées à leur sort. Car pour les mamans, l'heure est à la détente et à prendre toute leur part de félicitations et de compliments.

 

Le groupe participants – artistes échangent leurs contacts et promettent de se retrouver pour se souvenir de cette belle aventure. Des prises de contacts, qui permettront peut-être à des personnes très différentes mais habitant le même quartier, d'envisager de nouveaux projets, ensemble.

"Il est certain, que les personnes qui ont participé ou assisté à ce spectacle ne se croiseront plus de la même manière sur l'espace public. Les 6 femmes, mamans, habitantes, actrices du quartier, n'auront plus le même regard sur elle-même et sur les autres. Pour certaines, elles se sentiront seront plus tolérantes, plus confiantes face à la différence. La bienveillance exigée pour co-créer ce spectacle les a enrichi pour leurs actions à venir. Chacune a saisi l'importance du regroupement pour lancer l'action, du collectif comme capacité de l'agir." Ana Igluka

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